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Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth)

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Message  Llew Ven 29 Juil - 13:46

Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth)

On les a appelés les phares, ceux qui ont ouvert la voie à la poésie moderne et entraîné dans leur sillage les autres moyens d’expression artistique. Blake, Hölderlin, Poe, Baudelaire, Whitman, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, Reverdy, Breton, Artaud. Quelques-uns d’entre eux — la plupart — étaient un tant soit peu détraqués. Certains — Poe, Breton ou Artaud —, n’étaient pas même d’excellents poètes. Aucun ou presque n’était de taille à se mesurer au monde tel que nous le connaissons. Ils n’avaient aucune compétence, dans quelque sens on prenne ce mot. Whitman était relativement sain de corps et d’esprit, quelqu’un qu’on n’hésiterait pas, à moins d’être soi-même un pharisien, à qualifier de normal. Mais il avait aussi ses coups de folie. Je ne vois que Rimbaud et Apollinaire qui aient eu les qualités requises pour réussir dans la société, pour faire face à n’importe qui, dans n’importe quelles circonstances. Et, des deux, Apollinaire avait certainement moins d’envergure. C’était un aventurier au petit pied du monde des lettres, qui menait des travaux alimentaires parallèlement à sa carrière de grand poète. La chance, qui n’a jamais souri à Edgar Poe, était avec lui.

Rimbaud était d’une pointure supérieure. Il avait la carrure d’un Clive, ou d’un Cecil Rhodes, ou de l’un de ces chevaliers d’industrie sans vergogne, capables de faire franchir à leurs voies ferrées les déserts et les montagnes de l’Amérique. Il n’est pas responsable de ses revers. Son tort fut de mal choisir le théâtre de ses opérations. Les régions qui s’étendent de la mer Rouge à Addis-Abeba ne se prêtaient pas, et ne se prêtent toujours pas, à une exploitation aussi rentable que l’Afrique du Sud, l’Australie ou l’ouest de l’Amérique. Rimbaud n’a pas échoué dans sa carrière d’aventurier capitaliste. Il a commis une erreur géographique avant d’être emporté par le cancer. S’il n’était pas mort prématurément, il n’est pas impossible qu’il aurait donné son nom à quelque république indépendante d’Afrique. Les grands mathématiciens font leurs découvertes très tôt, parce que les aptitudes intellectuelles exigées par leur discipline déclinent passé l’âge de vingt-cinq ans. Contrairement aux hommes d’affaires et aux impérialistes dont les talents se développent plus tard dans leur vie. La ruse du renard, la souplesse du serpent, la solidité du roc, ne s’acquièrent qu’avec le temps. Tous les témoins qui ont rencontré Rimbaud en Abyssinie ont constaté qu’il était un apprenti négociant extrêmement prometteur, avant que la mort n’interrompe ses progrès.

Pratiquement toutes les études consacrées à Rimbaud (et on en dénombre pas moins de six cents dans les seules langues anglaise et française) autobiographisent sa poésie, si l’on me passe ce barbarisme. C’est que les livres sont écrits par des hommes de lettres et que la vie d’Arthur Rimbaud dérange les hommes de lettres. Rimbaud a été élevé dans une ville sinistre de la région la plus déprimante de France. C’était un élève brillant et indiscipliné, ni meilleur, ni pire que le premier sujet intelligent venu, tombé au milieu de camarades pas très éveillés. Son seul refuge était la bibliothèque municipale. Là, il découvrit la poésie et, surtout, les mots d’ordre extraordinaires des derniers romantiques.

Le jeune Rimbaud résolut de mettre en pratique sur-le-champ leurs préceptes. Comme il les prit au pied de la lettre, en y investissant toute son intelligence et son énergie, il obtint bientôt des résultats foudroyants. Sa poésie a ouvert une ère nouvelle et est toujours restée un pas devant. Pour une simple raison: personne avant lui n’avait pris au sérieux la parole des poètes. Nul n’avait eu le cran, ou les moyens de se conformer à une parole à ce point irréaliste.

Après avoir échangé une brève correspondance avec ceux de ses pairs qu’il admirait et en qui il avait confiance — il s’agissait, hélas, du prétentieux Théodore de Banville, et de Verlaine, le catholique amateur et débauché —, Rimbaud se rendit à trois reprises à Paris, pour faire son chemin parmi les grands. Mais il ne parvint qu’à susciter embarras et frayeur partout où il passa. À sa première fugue, il fut arrêté et piteusement renvoyé dans sa famille. Sa seconde visite coïncida avec la défaite des troupes françaises et l’invasion allemande. Rimbaud fit son troisième voyage en pleine Commune de Paris. Il semble que sa participation aux combats relève autant de la légende que celle de Whitman à la guerre de Sécession. Mais Rimbaud se montra perspicace devant l’événement. En arrivant à Paris, il prenait pour argent comptant les buts affichés par les Communards. Il avait perdu ses illusions en rentrant à Charleville.

Ceci se passait en avril 1871. Pas plus tard qu’au mois de mai, Rimbaud reporta sur la poésie ses visions et ses espoirs apocalyptiques, eschatologiques. C’est à cette date qu’il rédigea ses deux “Lettres du voyant”, adressées l’une à son professeur Izambard, la seconde à son ami Demeny. Nul poète ne s’était jusqu’ici fixé une mission de prophète, de sorcier et de mage aussi incandescente. Malheureusement, les réponses des deux interlocuteurs provinciaux et étriqués du jeune poète n’ont pu être retrouvées; elles auraient constitué des documents inappréciables. Rimbaud ne se bornait pas à leur exposer un programme esthétique. Il se plaçait en visionnaire de la fin du monde et appelait à l’action. Il menaçait, animé de la rage du prophète qui pressent l’imminence d’un cataclysme auquel ses contemporains ne sont pas préparés. “Le jugement, et après le jugement, le feu”. C’est ainsi que Rimbaud séduisit le faible et épais Verlaine, et qu’il tenta, pendant les deux saisons que dura leur amitié, par la seule énergie de leur liaison amoureuse, d’en faire réellement le poète que celui-ci se figurait être.

Dans l’espace des trois années qui suivirent, Rimbaud comprit qu’il avait été la dupe d’une mystification. Il n’y avait aucun nouvel Isaïe parmi les poètes qu’il avait rencontrés, mais seulement des fonctionnaires des lettres avinés, et des pharisiens. L’apocalypse était remise à plus tard. Les prophéties tournaient court. La poésie se révélait impuissante à bouleverser de son seul élan la conscience humaine, et à procéder à une réévaluation de la réalité. Rimbaud se détourna d’elle, car il n’attendait plus qu’elle serve ses ambitions. Il avait vingt ans.

Personne avant lui n’avait eu la foi, l’audace, et l’absence de charité requises pour s’en prendre à la poésie comme il le fit. Les poètes, qui avaient été d’une intelligence et d’une force égales à la sienne, n’avaient pas eu l’innocence d’assumer jusqu’au bout ses exigences les plus extrêmes. Les autres s’étaient payés de mots. Pour épater la galerie et leurs maîtresses. Rimbaud entendait faire de — et à — la poésie ce qu’ils s’étaient contentés de proclamer. Elle ne devait jamais s’en remettre. Dire qu’elle n’a plus été la même après lui n’est pas une vaine formule. C’est un fait.

Baudelaire, sans doute, a jeté les bases de l’art moderne. Mais son oeuvre a conservé des liens avec celle de ses prédécesseurs; avec Coleridge, Maurice Scève, ou Catulle; ou bien avec Pétrone, Webster, Marlowe, et qui l’on voudra encore. Arrivé à Rimbaud, la chaîne se brise. Je ne trouve à comparer à sa poésie que celle des peuples primitifs, qui croient, comme l’enfant Rimbaud, en la toute-puissance du poète, à la fois mage et voyant, assez fort pour transfigurer la réalité. Inutile de chercher d’autres Rimbaud parmi les romantiques les plus exaltés. On ne les rencontre que chez les Eskimos, les Indiens d’Amérique, ou les fondateurs de religions du Japon et de la Chine, chez qui une poésie parente de la sienne a vu le jour. On les rencontre chez certains mystiques, plus rares qu’on ne l’imagine, de l’Europe médiévale, tels que Hildegarde de Bingen et Mechtild von Magdeburg.

Quel est l’apport de Rimbaud? C’est lui qui a élaboré, perfectionné, et poussé jusqu’à ses ultimes conséquences, ce qui allait devenir le principe de base de la versification dans la poésie internationale: la décomposition, l’analyse, et la recomposition de tous les éléments — et pas uniquement de la structure syntaxique — du langage. De fait, l’effondrement de l’édifice logique de la pensée européenne date de Rimbaud. Le schéma de base de la phrase — sujet, verbe, objet, et ce qui les modifie — se disloque, ainsi que la prosodie. Rimbaud introduit le vers libre, les pastiches, et une nouvelle forme de prose incantatoire qui est très différente de celle de Baudelaire. La prosodie rimbaldienne est tournée vers le chant extatique, l’invocation hallucinatoire — vers une magie sonore.

Par-dessus tout, il convient de noter que les matériaux — psychologiques, descriptifs, dramatiques, tout ce que “raconte” le poème a éclaté, pour construire une réalité à la fois neuve et plausible. Il n’y a plus ni sujet, ni situation poétique. Le lecteur ne peut plus dire qui sont les acteurs de la scène qu’il est en train de lire. Où ils sont. Ce qui leur advient. Et son expérience antérieure de la réalité ne lui est d’aucun secours. Le poème est un monde à soi seul, clos sur sa propre dramaturgie.

C’est la raison pour laquelle de nombreux spécialistes sont tentés d’interpréter la poésie de Rimbaud à partir de sa vie. Leurs explications tiennent — pour qui s’arrête à la surface des choses. Le “Bateau ivre”, cela n’est pas douteux, est l’oeuvre d’un adolescent dont la tête résonnait des cris des peaux rouges, des cow-boys, des pirates et des cannibales. Certes, il nous est loisible, en s’appuyant sur les béquilles de la psychanalyse, de rattacher les obscénités de certains poèmes aux fantasmes masturbatoires qui ont marqué l’enfance du poète.

Mais tout cela est bien trop commode, et renvoie de Rimbaud une image lénifiante. Mieux vaut s’en tenir à ce qu’il a réellement écrit. Mieux vaut oublier ses scènes avec Verlaine quand on lit “Une saison en enfer”; les combattants virils de la Commune, dans leurs cantonnements sordides, lorsqu’on aborde certaines pièces grinçantes et pleines de sous-entendus homosexuels, ou son “illumination” appelée “Démocratie”. Peu importe que Rimbaud ait participé ou non à la Commune, qu’il ait eu ou non une liaison homosexuelle avec Verlaine. Les poèmes parlent d’autre chose. “Je est un autre”, a dit Rimbaud.

La philosophie rimbaldienne de la composition, dès l’apparition de la poésie de Reverdy et des tableaux cubistes de Juan Gris, a été apprivoisée. Elle est entrée, pour ainsi dire, dans l’ère de Platon, d’Aristote, voire de Thomas d’Aquin. Mais derrière eux, la voix de Socrate ne s’est pas tue; la voix du penseur démoniaque que personne ne sut comprendre et qu’on voulut enfermer dans des formules, résonne encore. Ainsi de Rimbaud — qui fait penser à Cortès, le conquistador. Non point celui qui contempla silencieusement le Mexique du sommet des montagnes, mais le Cortès qui parcourut à grandes foulées émerveillées les rues et les places de Tenochtitlán.

Pour mener à bien son entreprise de désagrégation et de dissociation des éléments du poème, Rimbaud dut commencer par appliquer la recette sur lui-même. C’est ce qu’il nomme le “raisonné dérèglement de tous les sens”, et qui a donné le ton de la poésie d’avant-garde.

Rimbaud expérimenta alors, dans presque tous ses meilleurs poèmes, les vertus hallucinatoires des toxiques, des jeûnes prolongés, des exercices respiratoires ou de contrôle de soi, qui sont celles des religions traditionnelles. Cyclones, coups de tonnerre, lumières vives, cristaux explosifs, neiges colorées, gerbes étincelantes, naufrages, déluges — voici que derrière les apparences mensongères s’annonçait une réalité seconde, tandis que montait la sensation d’absence radicale au monde: “La vraie vie est ailleurs”; “Je est un autre”.

Cette terminologie, commune à Hildegarde de Bingen, à Baudelaire et à Mallarmé, a contribué à forger le mythe du poète inséparablement ange et démon. De même, elle a conduit de nombreuses personnes d’aujourd’hui à confondre les effets des hallucinogènes avec des états de transe religieuse.

Rimbaud n’a pas rencontré l’Absolu. Il n’a pas voulu être un ange, ni rien de ce que lui prêtent ses idolâtres. Il a tout simplement tenté de prendre la poésie au mot, de ré-former l’art, afin que celui-ci transforme notre expérience de la réalité. Très tôt, il décida que ce programme était fallacieux, indigne des préoccupations d’une grande personne. Il se tourna donc vers des activités plus passionnantes. Il avait pourtant été à deux doigts de réussir, et plus rien ne sera comme avant dans la poésie.
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Message  daniele dossot Dim 31 Juil - 12:30

Beaucoup trop d'erreurs dans cette biographie!!! Elle reprend une grande partie du mythe tel que son beau-frère et sa soeur Vitalie l'ont ébauché! Pour la vie de rimbaud je vous recommande l'édition La pleÏade qui publie toute sa correspondance. Quant au poète de génie qui écrivit les Illuminations qui ont tant inspiré les surréalistes,il reste grand précurseur du Verbe dont il nous reste tant à apprendre. S'il a renié ses textes, c'est parce qu'il avait compris que ce serait source d'ennuis pour lui. trop en avance sur son temps.Par exemple à sa mère qui lui demande comment lire "un saison en enfer", il répond (par lettre bien sûr!): "de façon linéaire et dans tous les sens"; déroutant pour la mère, mais n'est-ce pas comme cela qu'il faut lire la poèsie aujourd'hui ?
La meilleure façon de le comprendre, c'est de lire les Illuminations", il y a des textes d'une beauté sublime!

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Message  Damy Dim 31 Juil - 13:10

Llew, serait-il possible d'avoir les références de l'article que vous avez publié ?

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Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth) Empty Re: Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth)

Message  Aude Jeu 20 Oct - 0:49

J'ai pas tout lu. Juste dire :

C'EST L'ANNIVERSAIRE D'ARTHUR RIMBAUD aujourd'hui!
Aujourd'hui-même!!!!!! Arthur Rimbaud était l'homme qui ne répondait ni au "tu", ni au "vous". A méditer


Aude!
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Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth) Empty Pour Arthur Rimbaud

Message  Aude Jeu 20 Oct - 1:46

Arthur Rimbaud vous regardait comme la foudre
Il était long, grand, fier, avec son air triste je
l'aurais suivi partout mais le ciel en a décidé
autrement je n'aurais peut-être pas été cette femme
selon André Breton, quel est son nom, puisque je suis
née aujourd'hui, à cette époque, je veux dire, qui est
pleine d'images placardées. Que rimbaud aurait
contestées en faisant une croix dessus avec une canne ou un
cutter pour les affiches basses comme hautes,
tant il était grand. Rimbaud aurait délaissé son âme pour
avoir sa tranquillité s'il était encore vivant, s'il était de
notre époque. Il aurait crié "au viol" si une pervenche
l'avait approché. Il serait mort au contact
d'un gendarme de maintenant. Il est de cette époque
qui n'a pas existé, pour nous. Comme si on l'avait révoquée,
comme si on avait fait une croix sur le passé.
Rimbaud est un poète d'aujourd'hui parce qu'on ne l'imagine pas
ailleurs, avant, parce qu'on ne l'imagine pas dire quoi que ce soit
et répondre aux "tu" et aux "vous". Sa période ne l'a pas
accepté, ce taiseux mélancolique bougon comme un enfant.
Alors on l'a adopté. Dans une société de bruit et d'images on l'a adopté
comme un visage de plus à la collection de poètes morts.
Rimbaud on en parle, on lui parle aussi maintenant,
silencieusement, Tu sais, Rimbaud, on a compris tes peurs.
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Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth) Empty Re: Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth)

Message  daniele dossot Sam 29 Oct - 12:22

bel hommage, Aude!

daniele dossot
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Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth) Empty Re: Rimbaud : Poésies (Classics Revisited de Kenneth Rexroth)

Message  Aude Sam 29 Oct - 17:33

Merci à vous d'avoir répondu.
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